Des mesures juridiques ont été prises pour transformer le centre de conseil en santé de la Fondation caritative religieuse de l’archevêché de Belgrade-Karlovica en premier centre de santé religieux.
Choisir une cellule pour les malades, qui ressemble à un hôpital bien géré, placer des lits pour que les malades puissent s’allonger et se reposer, et leur donner un ouvrier pour les aider en tout – ces mots étaient à la base du travail du premier hôpital sur le territoire de la Serbie dès 1208. Ils ont été écrits par Saint Sava et font partie du Typikon de Studenica , écrit pour le monastère du même nom, où le premier hôpital serbe a été fondé. À notre époque, il y a ceux pour qui la médecine est devenue une religion, ceux pour qui c’est un business rentable, mais aussi ceux qui continuent l’œuvre de Saint Sava et qui adhèrent à son avertissement du Typikon de Studenica : « Nous n’aimons pas laisser quiconque sortir de nos portes avec les poches vides ».
Depuis sa réouverture en 1996, l’Œuvre caritative de l’archevêché de Belgrade et Karlovci nourrit, habille, prodigue des conseils et soigne les personnes démunies, les cas sociaux, les malades, les sans-abris et ceux qui n’ont pas d’assurance maladies. Dans le bâtiment situé au 31 rue Francuska à Belgrade, une équipe de médecins bénévoles du Centre de conseil en santé offre généreusement son temps, ses connaissances et son expérience. C’est ainsi que les membres de l’équipe répondent à l’appel de leur église et à leur propre sens de la profession et de foi chrétienne. Les bénéficiaires de l’Œuvre caritative et ceux qui ont besoin d’un examen médical, mais qui n’ont pas les moyens de le faire dans les établissements de santé publics ou préfèrent consulter des médecins bénévoles de l’organisation humanitaire de l’église serbe, peuvent prendre rendez-vous par téléphone. « Ici, un médecin est de garde chaque jour », nous a expliqué le diacre Branislav Jocić de l’Œuvre caritative. Depuis 2018, le Centre de conseil est dirigé par le Dr Čedo Miljević, qui effectue plus de 30 examens par mois.
« Différents spécialistes travaillent avec nos utilisateurs, cardiologues, épileptologues, neuropsychiatres, ophtalmologues, pédiatres, logopèdes, psychologues, psychothérapeutes, internistes, etc. Environ 20 médecins forment la section de santé, mais si besoin est, nos médecins appellent souvent un de leurs collègues pour les aider. Nous avons des médecins qui sont bénévole ici depuis plus de 15 ans, comme le Dr Bogdan Zlatar, récemment décédé, mais dont le fils Dr Milan Zlatar continue de travailler avec nous. », dit le diacre Branislav Jocić.
Il ajoute qu’il y a un énorme besoin de médecins, notamment en ce qui concerne les rendez-vous avec les neuropsychiatres, les psychologues et les psychothérapeutes.
« Nous vivons à une époque où ces spécialités sont extrêmement nécessaires. Les gens ont besoin d’espace pour parler et être écoutés. Il y a le Dr Čedo Miljević, notre estimé neuropsychiatre, la psychiatre Snežana Miljević et la psychothérapeute Bojana Vuletić, qui y sont régulièrement de garde et dont les emplois du temps sont toujours pleins. », nous informe Jocić.
« L’idée de faire évoluer la clinique de santé en une petite polyclinique existe depuis longtemps, et récemment, un pas concret a été fait pour établir le premier centre religieux de santé lorsque le l’évêque-vicaire Justin de Hvostan, coordinateur des activités humanitaires de l’archevêché de Belgrade et Karlovci, et le Dr Milan Dinić, directeur de la clinique privée « Vizim » et président du Conseil nationale de l’ordre des médecins de Serbie, ont signé un accord de collaboration commerciale et technique. Selon la loi, l’église ne pouvait pas enregistrer cette activité seule, mais grâce à l’aide et à la bonne volonté des autorités compétentes du ministère de la Santé, en particulier du secrétaire d’État Dr Radisav Šćepanović une solution juridique appropriée a été trouvée. », explique l’évêque Justin pour le quotidien « Politika »
« Nous sommes enregistrés en tant que département d’une clinique privée, mais nous opérons de manière autonome, car il n’y avait pas de conditions légales pour effectuer cette inscription autrement. La procédure est en cours : nous attendons que la clinique soit enregistrée, qu’elle soit couverte à la fois par la loi et l’État pour cette activité sublime que l’Église exerce et a toujours exercée. Car ce n’est rien de nouveau. Jusqu’au XIe siècle, tous les hôpitaux de Byzance étaient dirigés par l’Église, tout comme le saint Sava a plus tard fondé les premiers hôpitaux et cliniques. L’Église est un hôpital spirituel, mais nous avons un corps, nous vivons dans le monde, et par conséquent, nous sommes également engagés dans ce sens. Nous avons déjà l’équipement d’un cabinet dentaire complet et nous avons reçu un appareil ultrasonique. En plus des examens en clinique, les médecins pourront délivrer des ordonnances. Le tout sera gratuit et indépendant de la confession d’une personne ou de sa couleur de peau. Au 31 rue Francuska, nous nous occuperons de tous ceux qui ont besoin d’aide et n’ont pas d’autre moyen de l’obtenir, selon nos possibilités qui, nous l’espérons, s’amélioreront. », dit l’évêque Justin.
Il ajoute que le l’Œuvre caritative a déjà une équipe de médecins, mais qu’il y en a beaucoup d’autres qui sont prêts à aider et que l’association caritative nécessite un système lui permettant de réaliser ses nobles intentions.
« C’est une invitation aux gens pour s’impliquer dans le travail de l’Œuvre, mais également à développer de l’empathie les uns envers les autres, à reconnaître qu’il y a des personnes autour de nous qui ont faim, soif, et qui n’ont ni vêtements, ni chaussures. », dit l’évêque Justin.
« Si nous voulons vivre et témoigner de l’éthos chrétien, c’est exactement cette voie qu’il faut suivre : celle de l’aide pour notre prochain. », souligne l’évêque de Hvostan. « Ne laissons personne sortir de chez nous les mains vides. »
Extrait de Politique
